Orthosonie I

Le champ novateur des interactions humaines

Par la réalité du pouvoir d’interconnexion du champ qui nous unit collectivement, l’œuvre de chacun participe à l’œuvre de tous, et l’œuvre de tous participe à l’œuvre de chacun.

Ainsi les textes satellites (indiqués par une icône) qui ont été précieux pour éclairer le processus d’émergence de qualités nouvelles manifestées par ce champ, peuvent favoriser votre propre résonance en évoquant l’infinité des possibles de vos propres capteurs. La beauté de la résonance est de nous permettre de franchir le seuil de notre finitude. Elle ouvre la voie de l’Inconnu, elle ouvre la voie vers des dimensions constitutionnelles de l’être et du non être, non encore explorées. 

Là où la compréhension reste partielle, la résonance est illimitée. Elle s’explicite par la totalité de notre organisme et de son intelligence complexe. Elle peut nous mener à l’essence de son impartialité, en Instaurant le contact avec la profondeur du champ où la Conscience est libre de toute empreinte de nos conditionnements culturels. L’information pure y est totalement disponible.

De nouvelles connections jusqu’alors invisibles apparaissent révélant un tissage de la Conscience, que l’intellect ordinaire ne pouvait concevoir. Cette écoute sensible participe au processus de déploiement de la cohérence du champ qui nous est imparti.

Nous découvrons la réalité de l’intelligence inscrite au cœur du vivant. Nous nous libérons de toute forme de dualité, nous faisons corps avec le continuum Esprit-Conscience-Matière.

1 – La notion de champ

A partir de 1896 les découvertes concernant la constitution de l’atome, vont modifier de façon irréversible la conception que l’humanité avait jusqu’à lors de la matière, et d’elle-même.

Celle ci est, pour la première fois, reconnue comme étant principalement constituée de vide, d’énergie, et d’information. La science a découvert que la matière atomique de l’univers manifesté s’était auto organisée témoignant ainsi de la présence subtile d’un dessein universel complexe et mystérieux, inscrit dans un ordre implicite (David Bohm). Le dessein peut se révéler à nous discrètement lorsque nous prenons le temps d’éveiller nos perceptions subtiles dans les profondeurs de l’Etre et de notre substance. La matière ne peut plus se laisser réduire à un état d’objet observable, saisissable, contrôlable, interprétable, elle redevient un champ, constitué à la fois d’énergie libre et d’énergie liée (liaisons atomiques, chimiques et tissulaires).

 

En son sein, se produisent en permanence des interactions complexes. Inlassablement elle continue d’évoluer, de se régénérer, d’inventer. La matière est champ, est onde. Sa multi dimensionnalité, sa plasticité témoignent de sa participation intégrale à l’espace-temps et à l’espace. Rien n’est figé, tout est mouvement, tout est interconnecté, chaque élément s’ordonne et se coordonne avec la totalité. Le processus d’ajustement se fait inexorablement, grâce aux forces d’attraction, de répulsion, d’expansion, de condensation etc… La permanence et l’impermanence coexistent naturellement sans qu’aucun observateur ne puisse les dualiser, les opposer. 

Notre corps biologique est fait de cette matière, et de cette plasticité. Nous l’ignorions jusqu’à très peu de temps. Faire le chemin de le découvrir concrètement est au cœur du processus d’incarnation du changement de paradigme, nécessaire à l’assainissement des interactions humaines, pour participer harmonieusement au changement de civilisation qui est en train de se produire à la surface de la terre, par une expansion venant des profondeurs de la terre répercutée par nos organismes.

2 – La notion de champ novateur

Pour l’orthosonie, au sein de ces champs (dont la connaissance des lois physiques qui les constituent est transmise par la science contemporaine) la présence de la Conscience Pure, et de l’Esprit est totale. La connaissance de la manifestation de leurs lois est transmise par les sciences ésotériques et spirituelles des grandes traditions, et par l’exploration directe des méditants actuels.

Les deux derniers avatars : Bouddha et Christ, ont transmis des enseignements lors de leurs manifestations à travers deux personnalité historiques : Gautama et Yeshoua. Des pratiques religieuses et spirituelles se sont instaurées et propagées à partir de là au sein de certains peuples et certaines cultures.

Dans l’approche orthosonique, le pouvoir des avatars est reconnu comme étant une puissance cosmique pénétrant toute la structure de l’espace temps de notre système solaire et du corps de la terre.

 

Pouvoir activateur de la Conscience et de l’Esprit se combinant avec la poussée évolutive naturelle poursuivant son processus depuis le « Big Bang /Bounce » au cœur des structures existantes.

Pouvoir pénétrant les quatre règnes de la terre, pouvoir participant aux mutations profondes de cette matière terrestre.

Pouvoir distribué pour tous, vers tous de façon équanime. Pouvoir modifiant le niveau vibratoire de la matière terrestre et organique, favorisant un processus de différenciation entre mental et conscience pour l’humanité, favorisant l’accès à l’esprit non seulement de façon transcendantale mais aussi ouvrant peu à peu les voies de l’immanence.

Pouvoir mettant peu à peu un terme à l’emprise de l’ignorance d’elle même dans laquelle l’humanité se débat, dominée de nos jours encore, par ses stratégies de survie aliénantes.

Dans les textes de référence bouddhique et christique, les comportements erronés de l’humanité ne sont pas jugés, ils sont reconnus comme fabriqués à partir d’ignorances et de faux self. Bouddha et Christ annoncent une mutation planétaire de la Conscience, une mutation des espèces, une mutation de l’espèce humaine.

Ces mutations se sont préparées dans les entrailles de la terre, dans la profondeur des champs informationnels de notre biologie. La plupart du temps à l’insu de l’humanité occupée à conquérir et exploiter différents types de ressources à la surface de la terre pour sa survie. Et pourtant des signes de frémissement de changement dans l’atmosphère terrestre se sont produits. Il y a bien sur toutes les découvertes scientifiques qui nous mènent inexorablement vers un changement de civilisation, dans lequel chacun et tous, individuellement et collectivement vont devoir s’impliquer consciemment. Mais il y a beaucoup plus encore : l’impact combiné des pouvoirs du Bouddha et du Christ sur l’humanité et en l’humanité, active l’émergence d’une conscience d’Être au monde nouvelle. Avec l’enseignement des Quatre Nobles Vérités, le Bouddha a montré la voie pour se libérer de la souffrance liée à notre identification au monde phénoménal. Les découvertes contemporaines concernant la physique (différenciation entre les lois de la physique mécanique et les lois de la physique quantique), concernant notre biologie (génétique et épigénétique, ADN codant et non codant) concernant les sciences cognitives, concernant la Conscience, nous permettent beaucoup plus aisément d’accomplir cette libération si nous nous y engageons au quotidien.

Avec les annonciations des quatre évangiles, avec l’accomplissement de ses annonciations dans l’apocalypse est insufflée la garantie de l’émergence d’une nouvelle espèce humaine. Libérée de l’emprise de la causalité, libérée de l’emprise de l’ignorance, libérée de l’emprise de son identification à l’égo, libérée de la forme pensée de la mort, libérée de sa posture de conquérant inconscient etc …

3 – Champ novateur des interactions humaines

A la surface de nos vie humaines, l’état fragmenté de la conscience réflexive égotique de l’humanité se traduit par la persistance de comportements conflictuels, de plus en plus exterminateurs.

L’expansion du champ novateur est en train de modifier l’emprise de cette fragmentation sur le champ intact de nos organismes.

Certes, dans un premier temps, paradoxalement, apparemment elle la rend plus visible, plus caricaturale, plus grimaçante. Les dualismes, les clanismes, les revendications s’exacerbent.

Les véritables tensions se produisent dans nos organismes entre ce qui est endormi, et ce qui cherche à s’éveiller. Par conditionnement, par habitude, la plupart d’entre nous le reflète dans les mises en scènes relationnelles, sans prendre le temps de se poser et d’écouter subtilement, mais le pouvoir de la lumière nucléaire au cœur de nos atomes opère la désorganisation des bulles, des cloisons, des murs que nous avons construits pour nous défendre, nous imposant par décompensations des espaces temps que nous pouvons utiliser pour se poser, écouter, découvrir, s’incliner, restituer….

La poussée transformatrice venant de l’univers, venant de la terre impose à toute l’humanité, à tout ce qu’elle a institutionnalisé, à tout ce qu’elle a produit, des contraintes nouvelles : celle du pouvoir de la lumière de la Connaissance. Nous sommes contraints à nous réveiller, à nous éveiller, individuellement et collectivement.

Le champ novateur des interactions humaines activé nous permet :

  1. De contenir l’impact des interactions dans notre propre champ de cohérence
  2. D’écouter par résonance différentielle ce qui appartient au pur présent dans la rencontre et ce qui appartient au passé, de discerner en nous l’inaccompli de l’accompli
  3. De s’engager à déconstruire ce qui nous maintient en relation conflictuelle, en reconnaissant notre ignorance et en allant chercher les connaissances qui nous éclairent.
  4. De mettre un terme à l’ingérence équivoque, en s’inclinant devant la complexité et le mystère, nous ne sommes pas réductibles à l’apparence de nos actes tout en en étant totalement responsable au sens dynamique du terme. Nous sommes tous emmenés par ce processus, chacun par son unicité et singularité le métabolise et le symbolise de façon particulière. Chacun est seul à pouvoir l’identifier et l’assumer.
  5. De restituer à la source qui nous a créés et formés, le pouvoir que nous n’avons plus besoin de nous approprier erronément.
  6. D’augmenter jour après jour les alliances subtiles entre les champs et le notre. Leurs intelligences témoignent que notre intellect n’est pas supérieur, que l’intelligence du vivant nous montre des voies nouvelles, naturelles, réharmonisantes , réunifiantes.
  7. La déconstruction de nos murs de séparativité restaure le contact direct et différencié avec tout autre, nous inscrit dans la réalité du règne humain dont nous faisons partie intégrante, naturellement.
  8. Cela s’étend peu à peu aux autres règnes
  9. Le temps que cela prend n’est plus la question, notre appartenance à la multi dimensionnalité de nos champs de cohérence nous libère de l’urgence à la surface, nos profondeurs nous mettent en phase avec le timing de la Nature, respectueux des processus de la complexité.

Avec humilité, confiance en ces pouvoirs qui nous libèrent, endurance, et détermination tranquille : « un chemin de mille lieux commence toujours par un pas » [Lao Tseu].

« Comme il est dit dans l’introduction, tout le monde s’attendait au début du week-end à une série d’exposés et de discussions informatives où l’accent serait mis sur le contenu. Il s’est avéré peu à peu qu’il se passait en fait quelque chose de plus important – la naissance d’un véritable processus de dialogue, une libre circulation de sens entre les participants. Au début, les gens exprimaient des positions bien arrêtées, qu’ils avaient tendance à défendre, mais plus tard, il est apparu clairement que maintenir ce sentiment d’amitié dans le groupe était plus important que de défendre une position quelconque. Cette amitié a une qualité impersonnelle, dans ce sens qu’elle ne dépend pas du fait que les participants aient entre eux une relation personnelle très proche. Ainsi s’établit peu à peu un nouvel esprit basé sur le développement d’une signification commune que le processus de dialogue construit tout en la transformant constamment. Les gens ne sont plus à priori en opposition, on ne peut pas dire non plus qu’ils sont en interaction mais plutôt, ils participent à cette mise en commun d’un sens qui peut évoluer et se transforme constamment. Et dans ce processus d’évolution, le groupe n’a pas de but préétabli, bien qu’à tout moment il puisse en apparaître un qui reste libre de changer ultérieurement. Le groupe s’engage alors, dans une relation dynamique nouvelle d’où personne n’est exclu, ni aucun contenu particulier. Au point où nous en sommes, nous n’avons fait que commencer à explorer les possibilités du dialogue au sens où nous l’entendons ici ; mais en continuant dans cette direction, nous nous donnerions probablement la possibilité de transformer non seulement les relations entre les hommes, mais aussi, la nature même de la conscience particulière qui préside à la naissance de ces relations. »

David Bohm - Février 1985

Remarques sur le processus de dialogue de David Bohm

Toujours dans les années 1930, une autre révolution se prépare dans le monde scientifique, cette fois ci dans le domaine des mathématiques.

Trinh Xuan Thuan l’explicite clairement dans la rubrique « sciences et spiritualité », du dictionnaire amoureux du ciel et des étoiles, rubrique où il interroge la synergie entre les sciences et la spiritualité :

« Ce célèbre théorème de Gödel contient le résultat suivant qui est peut-être le plus extraordinaire et le plus mystérieux de toutes les mathématiques : un système d’arithmétique cohérent et non contradictoire contient toujours des propositions « indécidables » c’est à dire des énoncés mathématiques dont on ne peut jamais dire par le seul raisonnement logique s’ils sont vrais ou faux. Par ailleurs Gödel parvient également à prouver qu’on ne peut pas démontrer qu’un système est cohérent et non contradictoire sur la seule base des axiomes contenus dans ce système ; pour ce faire il faut sortir du système et imposer un ou des axiomes supplémentaires qui lui sont extérieurs. Ce qui veut dire que le système est incomplet en soi.

Voilà pourquoi le théorème de Gödel est souvent aussi appelé « le théorème d’incomplétude ».

Les conséquences de ce coup de tonnerre dans le ciel serein des mathématiques ont été énormes. Ces répercussions se situent bien au-delà du domaine des mathématiques, elles portent encore aujourd’hui sur des domaines de la pensée aussi divers que la philosophie, ou l’informatique. »….

 

En résonance orthosonique, l’incomplétude est et sera explorée au cœur même de la condition humaine.

Gödel

L’incomplétude de Gödel

Dans les années 1920/30, s’opère une révolution dans le monde scientifique lorsqu’ils découvrent au cours de l’expérience de la double fente (observation dans le monde quantique du comportement des particules, de la dualité onde /particule) que les résultats de la mesure de l’expérience dépendent des qualités des instruments utilisés, et des qualités de l’observateur :

 

En fait, pour la physique quantique, une particule est à la fois corpuscule et onde, mais elle n’est ni corpuscule, ni onde. Selon la manière dont nous l’observons, elle apparaît soit comme particule, soit comme une onde. Comme Einstein l’avait montré en 1905 pour la lumière, la matière est aussi une coexistence d’ondes et de particules. L’apparence de la matière dépend de nous, elle nous apparaît tantôt comme des ondes, tantôt comme des particules. Cette apparence dépend de la façon dont nous observons la matière. Les ondes électromagnétiques peuvent se comporter comme des corpuscules. A tout corpuscule est associé une onde. La matière s’est dématérialisée, s’est « dé chosifié » selon l’expression de Bernard d’Espagnat.

 

En physique classique : A est A (axiome d’identité), A n’est pas non A (axiome de non contradiction), et il n’existe pas de troisième terme qui soit à la fois A et non A (axiome du tiers exclu).

En physique quantique : A est A et non A (axiome du tiers inclus), mais par ailleurs, A n’est ni A ni non A.

 

L’état T (T comme tiers inclus) est un troisième terme qui peut se manifester à la fois sous l’apparence de A et de non A, mais qui n’est ni A ni non A (Lupasco). Une particule est à la fois onde et corpuscule, mais elle n’est ni corpuscule ni onde. L’état T implique l’intégration du contradictoire. »

« europepolycentrique.org »

Patanjali

Les qualités de l’observateur

« La science du chaos est une science du global, elle est attrayante car elle fait s’écrouler le bastion du déterminisme et rend à la libre volonté sa première place. C’est une science « holistique » qui considère le tout et fait battre en retrait le réductionnisme. Le monde ne peut plus être expliqué seulement par ses éléments constitutifs (quarks, chromosomes ou neurones), mais il doit être appréhendé dans sa globalité » 

Trinh Xuan Thuan

Le chaos

Selon Bohm, le monde matériel, tel que nous le percevons à travers nos sens et avec l’aide d’instruments variés qui étendent la portée de nos organes sensoriels, est seulement un aspect de la réalité qu’il appelle l’ordre déplié ou développé. La matrice qui le génère, c’est-à-dire l’ordre implié ou inveloppé, n’est pas normalement accessible aux sens ni à l’investigation scientifique directe. Extrait de « Science et Conscience » www.chaouqui.net

David Bohm

L’ordre implié

Si en faisant apparaître et en développant l’homme spirituel dans l’évolution, la Nature a pour seule intention d’éveiller celui-ci à la suprême Réalité et de le libérer de sa propre emprise – ou de l’ignorance derrière laquelle elle s’est masquée en tant que Pouvoir de l’Éternel – par un départ vers un plus haut état d’être, ailleurs, et si ce stade de l’évolution s’achève par une fin et une sortie, alors, dans l’essentiel, son travail est déjà accompli et il ne reste plus rien à faire. Les voies ont été tracées et les facultés nécessaires pour les suivre sont apparues, le but ou le dernier sommet de la création est manifeste ; tout ce qui reste à faire, pour chaque âme, c’est d’atteindre individuellement la vraie étape et le vrai tournant de son développement, d’entrer sur les voies spirituelles, et, par le chemin qu’elle a choisi, de sortir de cette existence inférieure. Mais nous avons supposé qu’il y avait une intention plus lointaine ; non seulement une révélation de l’Esprit, mais une transformation radicale et intégrale de la Nature. Il y a en elle la volonté d’effectuer une vraie manifestation de la vie de l’Esprit dans un corps, d’achever ce qu’elle a commencé, en opérant un passage de l’ignorance à la Connaissance, de rejeter son masque et de se révéler comme la Conscience-Force lumineuse qui porte en soi l’existence éternelle et sa joie d’être universelle. Il devient alors évident que quelque chose n’a pas encore été accompli ; tout ce qui reste à faire apparaît clairement, bhouri aspashta kartvam. Un sommet reste à atteindre, une étendue que doit encore embrasser l’œil de la vision, l’aile de la volonté – il reste que l’Esprit doit s’affirmer dans l’univers matériel. Ce qu’a fait le Pouvoir évolutif, jusqu’à présent, c’est de permettre à quelques individus de percevoir leur âme, de les rendre conscients de leur moi, de l’être éternel qu’ils sont, de les mettre en communion avec la Divinité ou la Réalité qui se dissimule sous les apparences. Un certain changement de nature prépare, accompagne ou suit cette illumination, mais ce n’est pas le changement complet et radical qui établit un nouveau principe sûr et invariable, une nouvelle création, un nouvel ordre d’existence permanent dans le domaine de la Nature terrestre. L’homme spirituel est apparu dans l’évolution, mais non l’être supramental qui sera dorénavant le maître de cette Nature.

Il en est ainsi parce que le principe spirituel ne s’est pas encore affirmé de façon tout à fait indépendante et souveraine. Jusqu’à présent, il a donné à l’être mental le pouvoir de s’évader de lui-même, ou de s’affiner et de s’élever à un équilibre spirituel ; il a aidé à libérer l’Esprit du mental et à élargir l’être dans un mental et un cœur spiritualisés – mais il n’a pas aidé l’Esprit, ou du moins pas encore suffisamment, à affirmer sa propre maîtrise dynamique et souveraine, et il ne l’a pas libéré des limitations du mental ni des instruments mentaux. D’autres instruments ont commencé à se développer, mais il faut encore que ce développement devienne total et effectif, qu’il cesse en outre d’être une création purement individuelle, dans une ignorance originelle, une chose supranormale pour la vie terrestre et qui doit toujours rester un accomplissement individuel, le fruit d’un dur labeur. L’emploi de ces instruments doit devenir normal dans la nature d’un type d’être nouveau. De même que le mental est établi ici-bas sur la base d’une ignorance qui cherche la connaissance et qui grandit dans la connaissance, de même le supramental doit s’établir ici-bas sur la base d’une connaissance qui grandit dans sa propre lumière plus haute. Mais ceci ne peut se faire tant que l’être mental-spirituel ne s’est pas pleinement élevé jusqu’au supramental pour faire descendre ses pouvoirs dans l’existence terrestre. Car un pont doit être jeté sur l’abîme qui sépare le mental du supramental, les passages fermés doivent être ouverts et des routes créées pour monter et descendre, là où maintenant il n’est que vide et silence. Ceci ne peut se faire que par la triple transformation dont nous avons déjà parlé en passant. Il faut d’abord que le changement psychique se produise, la conversion de notre nature actuelle tout entière en un instrument de l’âme ; après cela ou en même temps, doit avoir lieu le changement spirituel, la descente d’une lumière, d’une connaissance, une puissance, une force, une félicité, une pureté plus hautes, dans tout notre être, même dans les replis les plus bas de la vie et du corps, même dans l’obscurité de notre subconscience ; enfin, couronnant l’ensemble, doit survenir la transmutation supramentale, l’ascension dans le supramental et la descente transformatrice de la Conscience supramentale dans tout notre être et dans notre nature tout entière.

Shri Aurobindo

1939 extraits de « la triple transformation »